OVM et Risques Biotechnologiques



Qu’est-ce que la biotechnologie?
       Le terme « biotechnologie » fait référence à toute application technologique qui utilise des systèmes biologiques, des organismes vivants ou leurs dérivés pour fabriquer ou modifier des produits ou des procédés dans une optique d’utilisation particulière.
La biotechnologie, sous la forme de techniques de fermentation traditionnelles, a été utilisée depuis des décennies dans la confection du pain, du fromage ou de la bière. La biotechnologie est également à la base des techniques traditionnelles de reproduction animale ou végétale, telles que l’hybridation et la sélection de plantes et d’animaux aux caractéristiques particulières, pour créer par exemple des récoltes donnant un plus grand rendement en grain.
La différence avec la biotechnologie moderne réside dans le fait que les chercheurs peuvent maintenant extraire un gène précis de la cellule d’une plante ou d’un animal et d’intégrer ce même gène à l’intérieur de la cellule d’une autre plante ou d’un autre animal afin de leur donner les caractéristiques désirées, comme par exemple dans le but de créer une plante résistante à certains insectes ou à certaines maladies.
Dans le cadre du Protocole sur la prévention des risques biotechnologiques, la biotechnologie moderne implique la mise en œuvre de:

  • L’application de techniques in vitro aux acides nucléiques, y compris l’acide désoxyribonucléique recombiné (ADN) et l’introduction directe d’acides nucléiques dans des cellules ou des organites, ou
  • Fusion cellulaire d’organismes n’appartenant pas à une même famille taxonomique, qui surmontent les barrières naturelles de la physiologie de la reproduction ou de la recombinaison et qui ne sont pas des techniques utilisées pour la reproduction et la sélection de type classique. (Voir l’Article 3)


Qu’est-ce que la prévention des risques biotechnologiques?
       La prévention des risques biotechnologiques est un terme utilisé pour décrire les efforts visant à réduire et à éliminer les risques potentiels résultant de la biotechnologie et de ses produits. Pour l’application du Protocole sur la prévention des risques biotechnologiques, ceci est basé sur le principe de précaution, selon lequel l’absence de certitude scientifique absolue ne doit pas servir de prétexte pour différer l’action quand il y a une menace de dommage grave ou irréversible. Alors que les pays développés qui sont au centre de l’industrie de la biotechnologie mondiale ont mis en place des régimes nationaux de prévention des risques biotechnologiques, de nombreux pays en développement commencent seulement à établir leurs propres systèmes nationaux.

Qu’est-ce qu’un organisme vivant modifié (OVM)?
Un organisme vivant modifié (OVM) est défini, dans le Protocole de Cartagena sur la prévention des risques biotechnologiques, comme tout organisme vivant possédant une combinaison de matériel génétique inédite obtenue par recours à la biotechnologie moderne. Le protocole définit également les termes « organisme vivant » et « biotechnologie moderne » (Voir:l’Article 3). Dans l’usage quotidien, les OVM sont habituellement considérés comme étant les mêmes que les OGM (organismes génétiquement modifiés), mais les définitions et les interprétations du terme OGM varient considérablement.
Les OVM les plus communs comprennent des cultures agricoles qui ont été génétiquement modifiées pour une plus grande productivité ou pour la résistance aux ravageurs ou maladies. Des exemples de cultures modifiées incluent des tomates, du manioc, du maïs, du coton et du soja.


Quels sont les produits dérivés d’OVM?
       Les OVM constituent la base d’une gamme de produits et de denrées agricoles. Parmi les produits transformés qui renferment des organismes morts modifiés ou des éléments non vivants d’OGM figurent certains vaccins, médicaments et additifs alimentaires, ainsi que de nombreux aliments transformés, en conserve et en boîte. Selon la définition retenue, on peut aussi inclure des dérivés du maïs et du soja employés dans beaucoup de produits alimentaires et non alimentaires, de l’amidon de maïs qui entre dans la composition de cartons et d’adhésifs, de l’éthanol utilisé comme carburant, des vitamines, des vaccins et des médicaments, ainsi que des aliments à base de levure tels la bière et le pain.


Quels avantages peut-on tirer de la biotechnologie?
       Le génie génétique ouvre la voie à des progrès remarquables en médecine, en agriculture et dans d’autres secteurs. Ces derniers comprennent l’élaboration de nouveaux traitements médicaux ainsi que de vaccins, de nouveaux produits industriels, et l’amélioration de matières ligneuses et de carburants. Les défenseurs de cette technologie font valoir que la biotechnologie peut contribuer à une meilleure sécurité alimentaire, à réduire la pression résultant de l’utilisation de la terre, à un meilleur rendement durable dans les terres marginales ou inhospitalières ainsi qu’à réduire l’utilisation d’eau et de produits chimiques pour l’agriculture.


Quels sont les risques associés à la biotechnologie?
       La biotechnologie est une discipline très récente et on connaît encore mal l’interaction des OVM avec les écosystèmes. Certains effets néfastes de cette nouvelle technologie sur la diversité biologique, et les risques potentiels qu’elle représente pour la santé humaine sont des sources d’inquiétude. On craint, entre autres, une modification involontaire du caractère compétitif, de la virulence ou d’autres particularités des espèces cibles, une incidence néfaste sur d’autres espèces (insectes utiles, etc.) et sur des écosystèmes, l’invasion par des récoltes génétiquement modifiées (devenues trop résistantes et se propageant, peut-être par transfert de gènes à des variétés sauvages) et l’instabilité des gènes introduits (possibilité de perte d’efficacité ou de transfert vers un nouvel hôte).


Pour quelles raisons avons-nous besoin d’un accord international?
       Si les progrès dans le domaine de la biotechnologie peuvent contribuer à améliorer le bien-être humain, ces derniers doivent être développés et utilisés en respectant des mesures de sécurité appropriées, pour l’environnement et pour la santé humaine.
Les objectifs de la Convention sur la diversité biologique adoptée en 1992 sont  » la conservation de la diversité biologique, l’utilisation durable de ses éléments et le partage juste et équitable des avantages découlant de l’exploitation des ressources génétiques « . Pendant les négociations pour mettre en place la Convention, les États signataires ont reconnu que la biotechnologie peut contribuer à atteindre les objectifs de la Convention, si celle-ci est développée et utilisée selon des mesures de sécurité adéquates, autant pour l’environnement que pour la santé humaine. Les Parties à la Convention ont accepté de se pencher sur le besoin de développer des procédures appropriées afin de permettre le transfert, la manipulation et l’utilisation sécuritaires de tout OVM provenant de la biotechnologie et pouvant affecter la conservation et l’utilisation durable de la diversité biologique. (Voir : Article 19.3 de la CBD). Le Protocole sur la prévention des risques biotechnologiques résulte de ce processus.

Réf: http://www.cbd.int/biosafety

PROTOCOLE DE CARTAGENA SUR LA PRÉVENTION DES RISQUES BIOTECHNOLOGIQUES RELATIF À LA CONVENTION SUR LA DIVERSITÉ BIOLOGIQUE